Rédigé par Georgia Perathoraki
Traduit par Alexandra Guy


En Grèce, la violence contre les femmes est devenue l’un des sujets traités par la police le plus commun. Les ONG et les organisations médicales locales ont unanimement affirmé que l’année 2021 avait été particulièrement mortelle pour les femmes. La société grecque a dénoncé les violences contre les femmes et les filles plus que jamais, montrant ainsi le dépassement progressif des normes et valeurs patriarcales profondément ancrées dans le fonctionnement du pays.


Le gouvernement grec a ratifié la Convention d’Istamboul contre les violences sexistes et domestiques en 2018. La loi grecque s’est adaptée à cette nouvelle Convention, et un amendement visant à réduire les cas de violences contre des femmes a été créé. En dépit de ces avancées, les femmes grecques se trouvent toujours dans une situation désavantageuse, comme en atteste l’augmentation du nombre de cas de violences contre les femmes, à son apogée en 2021 après les périodes de confinement.


En 2020, des allégations sans précédent concernant l’abus sexuel des femmes dans les industries artistiques et sportives ont été révélées. En outre, la police a enregistré un nombre considérable d’appels pour violence domestique (hausse de 230%), certains cas se soldant par des féminicides commis majoritairement par des conjoints. Au moins 1 féminicide par mois a été commis début 2021 après l’allégement des mesures de confinement COVID-19, résultat sanglant du patriarcat en Grèce. La situation actuelle a donc transformé les foyers en lieux de torture pour plus de 15 femmes et filles.


D’autres types de violences sexistes ont également été observés par les numéros de soutien aux victimes et la police, tel que des viols, du harcèlement sexuel, de la cyber violence et d’autres formes de violence et de discrimination. Beaucoup de cas de violence sexistes continuent d’être commis sans être rapportés.


Le sous-secrétaire extra-parlementaire au travail et aux affaires sociales, chargé de la politique démographique et familiale et de l'égalité des sexes, a déclaré :
« Si souvent, les femmes ont eu peur de parler. C’était un tel tabou qu’elles se muraient dans le silence. »


Le Forum économique mondial (FEM) et l’Institut européen pour l’égalité entre les femmes et les hommes (EIGE), classent la Grèce dernière en Europe en matière d’égalité de traitement entre les femmes et les hommes. De plus, en 2021, les hommes ont continué d’occuper majoritairement les positions de pouvoir, attestant de l’effet du patriarcat sur le pouvoir des femmes.


Comme le déclare le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, même avec un cadre légal adapté pour la réduction des inégalités de genre, la situation reste très problématique en Grèce. Cela peut s’expliquer par une mauvaise implémentation de la législation nationale et internationale, par une persistance de la discrimination et par les effets de long terme de la crise financière.


Geneva International Center for Justice (GICJ) partage les appréhensions de la communauté internationale quant aux violations des droits des femmes en Grèce et presse le pays de prendre les mesures nécessaires pour résoudre ce problème. GICJ est sceptique quant au durcissement du Code Pénal Grec en ce qui concerne la Commission des crimes de haine contre les femmes. Nous demandons une réaction rapide et vigilante des autorités judiciaires face à ce phénomène. GICJ reconnait tout forme de violence à l’égard des femmes et des filles comme une violation grave des droits humain. Ces violences sont une manifestation des normes et valeurs sexistes encore trop présentes dans nos sociétés.

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