Par Yazan Hamid /GICJ
Traduit par Hind Raad Gathwan / GICJ
Depuis Avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre civile opposant les Forces armées soudanaises (SAF) aux Forces de soutien rapide (RSF), donnant lieu à l’une des crises humanitaires les plus graves au monde. Cependant, des développements récents laissent penser que le conflit pourrait entrer dans une nouvelle phase, les SAF enregistrant des avancées stratégiques significatives.
Les SAF ont réalisé des progrès notables ces derniers jours, reprenant le contrôle de zones clés auparavant occupées par les RSF. Le 11 Janvier 2025, les SAF ont reconquis Wad Madani, capitale de l’État de Gezira, sous contrôle des RSF depuis fin 2023. Ce développement important pourrait marquer un tournant potentiel dans le conflit. Par ailleurs, les SAF ont également progressé à Khartoum, sécurisant des quartiers stratégiques ainsi que des infrastructures essentielles, notamment des ponts vitaux. En février 2024, les SAF ont brisé un siège de dix mois à Omdurman, une percée majeure qui incluait la reprise du bâtiment national de la radiodiffusion.
Dans un communiqué publié le 17 Janvier 2025, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé ses inquiétudes face à l’escalade des violences ethniques. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (OHCHR) rapporte des attaques à motivation ethnique et des frappes indiscriminées, soulignant les dangers persistants auxquels font face les communautés vulnérables. L’escalade de la violence a été marquée par des atrocités, y compris des attaques ciblées contre des groupes ethniques marginalisés, des pillages et la destruction de biens civils. La militarisation continue sur des bases ethniques et la propagation des discours de haine aggravent davantage le risque de fragmentation sociale et d’un conflit exacerbé.
Les avancées récentes des SAF représentent un changement dans la dynamique du conflit, mais elles ne garantissent pas la fin de la guerre. Les RSF contrôlent encore des territoires importants, et la catastrophe humanitaire en cours souligne l’urgence d’un règlement négocié. Parvenir à une paix durable au Soudan nécessitera non seulement des victoires militaires, mais également une coopération internationale et un cadre politique inclusif.
Geneva International Centre for Justice (GICJ) condamne fermement la violence en cours et son impact dévastateur sur les civils. Le GICJ appelle à une cessation immédiate des hostilités et exhorte toutes les parties à engager un dialogue constructif pour parvenir à une résolution pacifique. Le GICJ insiste sur la nécessité de tenir les parties responsables des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis pendant le conflit. Le GICJ souligne également le rôle crucial de la communauté internationale dans la fourniture d’une aide humanitaire et la facilitation des négociations.