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Par Carolina Atlee /GICJ

Traduit par Hind Raad Gathwan /GICJ

 

Contexte :

La Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence à l’égard des Femmes est célébrée chaque année le 25 Novembre. Bien que cette date ait été reconnue depuis 1981 par les militantes des droits des femmes en mémoire des sœurs Mirabal, elle a été officiellement proclamée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 7 Février 2000.[1] [2] Trois des 4 sœurs assassinées le 25 Novembre 1960 sur ordre du dictateur militaire Dominicain Rafael Trujillo, étaient des militantes politiques. Elles sont devenues des symboles de la résistance féministe après leurs morts.

Cette Journée Internationale vise à sensibiliser à la fréquence et à la gravité des violences faites aux femmes. Selon les statistiques des Nations Unies :Près d’un tiers des femmes dans le monde subissent des violences au cours de leurs vies[3] .Les adolescentes sont particulièrement vulnérables, avec un quart d’entre elles confrontées à des abus de la part de leurs partenaires.[4]

UNiTE :

En 2008, le Secrétaire Général des Nations Unies a lancé l’initiative UNiTE pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ( UNiTE ). Cette campagne mondiale débute le 25 Novembre, lors de la Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence à l’égard des Femmes, et s’étend sur 16 jours d’activisme, jusqu’au 10 Décembre, Journée des Droits de l’Homme.

La campagne des 16 jours, comme elle est souvent appelée, met en lumière le lien étroit entre la violence à l’égard des femmes et les droits humains.[5] Depuis sa création en 1991, elle a mobilisé plus de 6000 organisations dans 187 pays, touchant plus de 300 millions de personnes.[6]

Thème UNiTE 2024 :

“Toutes les 10 minutes, une femme est tuée. #NoExcuse. UNiTE pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ”Ce thème met en lumière une statistique alarmante : au moins 51,100 femmes ont été assassinées par leurs partenaires ou des membres de leur famille en 2023.[7]En sensibilisant à ce thème ;la compagne a pour but de mettre fin à l’impunité  ,Adopter, mettre en œuvre et financer des plans d’action nationauxInvestir dans des méthodes de prévention et des organisations de défense des droits des femmes.

UNiTE souligne que tout le monde peut contribuer à mettre fin à la violence contre les femmes. En particulier les gouvernements, qui ont la responsabilité d’adopter et de faire appliquer les lois et les plans d’action. Les statistiques montrent que, dans les pays dotés d’une législation visant à mettre fin à la violence domestique, la violence conjugale touche 9,5 % des femmes, contre 16,1 % dans les pays dépourvus de cette législation.[8] En outre, les entreprises et les institutions devraient mettre en œuvre des politiques dans leurs constitutions, et les individus devraient promouvoir une tolérance zéro à l’égard de la violence dans les foyers, les écoles, les communautés et les espaces numériques.[9]

Action de L’ONU

En 1993, l’ONU a défini la violence à l’égard des femmes comme :

« … tout acte de violence fondée sur le genre qui entraîne, ou est susceptible d’entraîner, des dommages ou souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques pour les femmes, y compris les menaces de tels actes, la coercition ou la privation arbitraire de liberté, qu’elle se produise en public ou en privé. »[10]

Elles attribuent la sous-déclaration des violences faites aux femmes et aux filles à l’impunité, à la stigmatisation et à la honte. [11] Ces violences incluent, sans toutefois s’y limiter, la violence conjugale, le harcèlement sexuel, la traite des êtres humains, les mutilations génitales féminines, la violence imposée par l’État et le mariage d’enfants.

La résolution A/RES/48/104 propose des mesures pour que les États garantissent l’élimination de la violence à l’égard des femmes. L’article 4(c) demande notamment aux États de « [faire preuve de] la diligence voulue pour prévenir, enquêter sur et, conformément à la législation nationale, punir les actes de violence contre les femmes, que ces actes soient perpétrés par l’État ou par des particuliers. » [12] En outre, les États devraient élaborer des sanctions pénales, civiles, du travail et administratives pour la violence contre les femmes,[13] et devraient également « [coopérer avec les organisations non gouvernementales pour traiter le problème de la violence contre les femmes. »[14]

Depuis la résolution A/RES/48/104 en 1994, l’ONU a continué à œuvrer pour l’élimination de la violence contre les femmes. L’année 2024 marque le vingt-cinquième anniversaire de la proclamation initiale de la Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence à l’égard des Femmes, en 1999, avant sa création officielle en 2000. Pour souligner cet anniversaire, l’Assemblée Générale des Nations Unies organise une conférence de presse qui pourra être suivie en direct le 25 novembre sur UN Web TV. Au cours de cette journée, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) publiera son rapport « Féminicides en 2023 : estimations mondiales des féminicides commis par des partenaires intimes ou des membres de la famille ».

Position du GICJ :

Geneva International Centre for Justice (GICJ accueille favorablement le thème de UNiTE cette année et attend le rapport de l’ONUDC, que nous exhortons toutes les parties à lire pour sensibiliser à la violence régulière et grave à laquelle les femmes sont confrontées. En cette Journée internationale, le GICJ se souvient des expériences et du courage de toutes les femmes qui ont subi des abus, en particulier celles qui ont tragiquement perdu la vie à cause de cette violence insensée. En outre, nous soulignons l’importance des 16 jours à venir pour plaider en faveur de politiques plus fortes, ainsi que pour la reconnaissance de la réalité des femmes dans le monde entier.

References:

[1] A/RES/54/134, Para 12(2).

[2] https://www.un.org/en/observances/ending-violence-against-women-day/background

[3] https://www.un.org/en/observances/ending-violence-against-women-day

[4] https://www.un.org/en/observances/ending-violence-against-women-day

[5] https://16dayscampaign.org/about-the-campaign/

[6] https://16dayscampaign.org/about-the-campaign/

[7] https://16dayscampaign.org/about-the-campaign/

[8] https://www.unwomen.org/en/what-we-do/ending-violence-against-women/unite/theme

[9] https://www.unwomen.org/en/what-we-do/ending-violence-against-women/unite/theme

[10] A/RES/48/104, Article 1.

[11] https://www.un.org/en/observances/ending-violence-against-women-day

[12] A/RES/48/104, Article 4(c).

[13] A/RES/48/104, Article 4(d).

[14] A/RES/48/104, Article 5(h).

Photo: UN Women

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