Par Nawel Erraji / GICJ 

Traduit par Sasha Granelli / GICJ 



"Sur l’autoroute vers l'enfer climatique, le pied sur l'accélérateur" a déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, pour donner le ton de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27) de cette année 2022 à Sharm El-Sheikh, en Égypte. La conférence, qui se tient du 6 au 18 novembre, fait écho à l'appel lancé par le président français Jacques Chirac en 2000 lors du Sommet de la Terre : "Notre maison brûle et nous regardons dans l'autre direction".

Nombreux sont ceux qui craignent que l'invasion de l'Ukraine par la Russie n'entraîne une inflation grandissante et ne détourne l'attention de la communauté internationale. La crise énergétique de l'Europe jette une ombre sur la conférence ; en raison de l'invasion.  Cela se manifeste par le fait que les pays renient leurs engagements relatifs à l'utilisation du charbon, en guise de police d'assurance.

Dans le cas du gaz, les activistes climatiques se sont opposés aux gouvernements africains qui estiment qu'ils devraient être autorisés à utiliser le gaz pour développer leurs économies et fournir de l'énergie aux 600 millions d'Africains qui manquent toujours d’accès à l'électricité.

L'accord de Paris a établi que la disparité entre les nations les plus riches et les plus pauvres ne peut donner lieu aux mêmes résultats. Pour faire avancer cette transition, les pays sous-développés ont besoin d'une aide financière pour atteindre un système zéro carbone.

D’autant plus, l'Afrique n'est responsable que de 4 % des émissions de gaz à effet de serre, ce qui en fait le pays le moins responsable. En revanche, le G20, le groupe des pays les plus riches, est responsable de 75% de ces émissions. Par ailleurs, le "V20", une coalition des 55 pays les plus vulnérables, ne produit que 5% des émissions alors que leur PIB chute de 20% en raison de la difficulté à financer leurs infrastructures.

Ces dernières années, le Pakistan n'a cessé de subir des catastrophes climatiques - inondations, canicules et feux de forêt - et peine à trouver les fonds nécessaires pour se remettre des inondations sans précédent qui ont commencé en juin, inondant un tiers du pays.

Depuis le début des négociations sur le climat il y a plusieurs décennies, un accord visant à discuter de l'indemnisation des nations pauvres pour les dommages croissants liés au réchauffement de la planète était envisagé. Cela a été inscrit à l’ordre du jour pour la première fois lors de la COP27.

Cette proposition était controversée puisque l'année dernière, lors de la COP26 à Glasgow, les nations à hauts revenus ont bloqué une proposition d'organisme de financement des pertes et dommages, soutenant plutôt un dialogue de trois ans pour les discussions sur le financement. Jusqu'à présent, seuls deux petits pays ont proposé de financer les pertes et dommages. Le Danemark, qui s'est engagé à verser 100 millions de couronnes danoises, et l'Écosse, qui a promis 2 millions de livres sterling ($2.28 million).

Enfin, les conséquences du réchauffement climatique touchent également l'Europe. À la fin du mois d'août 2022, quelque 700 000 hectares de forêts avaient brûlé cette année dans l'UE, soit plus qu'en 2017, le précédent record. L'Espagne est la plus touchée, devant la Roumanie. La Commission publiera cet automne des lignes directrices pour optimiser la gestion des forêts.

Les négociations aboutiront-elles à un accord formel, sachant qu'il s'agit d'une coopération internationale dépendant de la bonne volonté des pays, donc de l'absence de la Chine ?

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