39ème session de l’Examen Périodique Universel

Examen de la Thaïlande – 3ème cycle

10 octobre 2021

Rédigé et Traduit par Alexandra Guy/ GICJ

Le 10 novembre 2021, lors de la 39ème session de l’Examen Périodique Universel, les Nations Unis ont tenu un dialogue interactif sur le troisième cycle de l’EPU de la Thaïlande, après que le pays ait soumit son rapport national en août 2021. Ayant lu les recommandations faites par les rapporteurs spéciaux et les experts des organes de traité, le Conseil des droits de l’Homme et les organisations de la société civile ont soumis leurs rapports de la situation des droits de l’Homme en Thaïlande.

En Thaïlande, le droit d’expression est sévèrement restreint depuis le coup d’Etat militaire de 2014 et la proclamation de l’Etat d’urgence. Les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes sont détenus arbitrairement, torturés et exécutés extrajudiciairement. Le système juridique et politique thaïlandais actuel ne permet pas de mettre un terme à ces violations, rendant ainsi possible l’impunité politique.

Au cours du dialogue, les délégations invitées ont soulevé de nombreuses problématiques afin que la Thaïlande puisse expliquer et clarifier les politiques et lois mises en place pour y répondre. Les thèmes les plus abordés furent la question de la peine de mort, l’existence du crime de lèse-majesté, la situation des droits et libertés politiques, particulièrement la liberté d’expression, l’évolution de la ratification des traités ainsi que les droits des enfants, des personnes handicapées, des membres de la communauté LGBTQIA+ et des migrants, surtout les travailleurs migrants. Le pays a montré des progrès évidents dans leur système de santé et dans le traitement des personnes âgées. En revanche, la situation des droits politiques est alarmante. La Thaïlande a affirmé que la majorité de sa population était toujours en faveur de la peine de mort pour des crimes relatifs à la drogue, rendant impossible son abolition. Elle a affirmé prendre le temps nécessaire pour alléger les mesures de l’Etat d’urgence, particulièrement dans les provinces du Sud. En effet, les restrictions relatives aux manifestations sont sévères, avec une limitation à 5 individus pour tout rassemblement politique.

Geneva International Center for Justice presse le gouvernement Thaïlandais de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la situation des droits de l’Homme dans le pays. Nous appelons la Thaïlande à abolir définitivement la peine de mort et à garantir pleinement la liberté d’expression en supprimant les restrictions excessives des manifestations et des activités et opinions des défenseurs des droits humains, y compris celles relatives à la famille royale. Nous demandons au pays d’améliorer sa législation nationale pour protéger les groupes les plus vulnérables, notamment en interdisant toute forme de violence contre les enfants, les personnes handicapées et les membres de la communauté LGBTQIA+. Aucun individu ne devrait être victime de discrimination ni être privé de ses droits humains fondamentaux. Enfin, nous pressons la Thaïlande d’harmoniser sa législation nationale avec les lois et standards internationaux et de ratifier tous les traités de l’ONU quand cela n’a pas déjà été fait, par exemple pour le CED, le CMW et le CAT-OP.

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