Rédigé par Sanzhar Aitkulov
Traduit par Alexandra Guy
La décision de la Cour Suprême pour l’extradition de Julien Assange constitue une grave erreur judiciaire, a affirmé la fiancée de Julien Assange. Stella Morris a exprimé son mécontentement à la suite de la décision de la Cour Suprême sur son compte Twitter officiel. Le vendredi 10 décembre 2021, la Cour suprême britannique a considéré que le Julien Assange, le fondateur de Wikileaks, pourrait être extradé du Royaume Uni aux Etats Unis. En effet, les USA viennent de remporter leur appel contre la décision d’un tribunal britannique, rendue en janvier 2021, selon laquelle Julien Assange ne pouvait pas être extradé pour le bien être de sa santé mentale.
Julien Assange est un homme australien de 50 ans, journaliste et fondateur de Wikileaks. Depuis les années 2000, il a publié de nombreux dossiers classés, certains comportant des preuves de graves violations des droits humains de la part des Etats Unis pendant la période de l’occupation en Iraq et la guerre en Afghanistan. Le casier judiciaire de Julien Assange a été ouvert pour harcèlement sexuel en Suède. Celui-ci a déménagé en Angleterre en 2010, où il a été libéré sous caution. En décembre 2010, Paypal, MasterCArd et Visa ont bloqué tout paiements et virements vers l’entreprise Wikileaks pour tenter de faire taire le journaliste. Face à la pression exercée sur Julien Assange, l’ambassade de l’Equateur lui a accordé l’asyle politique. Après que Julien Assange ait passé plusieurs années dans le pays, et après que le président Moreno ait reçu la confirmation écrite du Royaume Uni que le journaliste ne serait pas extradé pour encourir la peine de mort à l’étranger, il a pu retourner au Royaume Uni. Depuis 2019, il est incarcéré à la prison de Belmarsh.
Selon ses avocats, s’il était condamné aux Etats Unis, Assange risquerait une sentence allant jusqu’à 175 ans de prison. A la prison où il purge actuellement sa sentence, considéré comme le « Guantanamo anglais », Il serait victime de tortures, selon des docteurs et sa famille. Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et les mauvais traitements, Nils Melzer, a confirmé les faits en 2019. Melzer a affirmé que Julian Assange souffrait d’une détérioration alarmante de son état mental et physique dans une prison britannique. Il a accusé la Grande Bretagne, la Suède et les Etats Unis de « se liguer » contre le prisonnier.
Actuellement, des organisations de la société civile et d’autres activistes demandent activement la libération de Julien Assange. Le 10 décembre, devant la Cour Royale de Justice de Londres, des manifestations se sont tenus en soutien à Julien Assange. « La prison est en train de tuer Julien Assange », a déclaré le membre du Parlement Andrew Wilkie. Il a demandé au membre du Parlement Scott Morrison d’intervenir dans les poursuites judiciaires du lanceur d’alerte. L’extradition de Julien Assange représenterait une grave violation des droits de l’Homme. Une pétition #FreeAssange circule et a déjà collecté près de 100 000 signatures. De nombreuses ONG indépendantes ont condamné la décision de la cour et appelé à la libération de Julien Assange.
Geneva International Center for Justice (GICJ) s’oppose à la décision de la Cour Suprême permettant l’extradition de Julien Assange aux Etats Unis, en considérant la santé actuelle du prisonnier et le risque de torture et de peine de mort qu’il encourrait dans ce pays. Aucun individu de devrait être en danger de mort ou de traitement inhumains et dégradants. Or, le gouvernement américain ne peut garantir que de tels traitements seront évités. Par conséquent, l’extradition de Mr Assange menace le respect de ses droits humains de base, et nous nous y opposons fermement.
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